FEUILLETER UN AUTRE NUMÉRO
Mois
Année

2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
CHERCHER SUR LE SITE
 
ILS / ELLES
 
LIVRES
 
IMAGES
 
Au fil des jours...
 
Poème d’ici
Issa Makhlouf


2019 - 01
Poète, écrivain, traducteur, Issa Makhlouf est né à Zghorta, au Liban. Il vit à Paris depuis 1979. Docteur en anthropologie sociale et culturelle, il a occupé différents postes de responsabilité?: enseignant à l’École supérieure d’interprètes et de traducteurs de l’Université Sorbonne nouvelle, responsable de la partie culturelle de la revue Al-Yom Assabeh, directeur de l'Information à Radio Orient à Paris et conseiller spécial aux affaires culturelles à l’ONU à New York, dans le cadre de la soixante-et-unième session de l’Assemblée générale en 2006-2007. 

Issa Makhlouf a publié plusieurs recueils de poésie essentiellement en langue arabe mais aussi en langue française, ainsi que des essais et des pièces de théâtre. Son œuvre poétique, traduite en diverses langues, est plurielle et se situe au carrefour de plusieurs cultures. Maîtrisant les langues arabe, française et espagnole, Issa Makhlouf a traduit des auteurs libanais (notamment Schéhadé et Adonis), français et latino-américains. Lettre aux deux sœurs, décrite par Philippe Jaccottet comme «?un livre ardent, mystérieux et émouvant?», a reçu le prix Max Jacob en 2009.
 
*
Celui qui a allumé une étoile 
pour dissiper notre peur 
du noir total
a exacerbé notre peur 
Du ciel 
il a retiré le voile
Celui qui a ouvert et refermé les paupières 
et a laissé aux branches 
la liberté de se transporter dans les airs
se confond avec le battement d’une aile
au croisement du jour et de la nuit
Il plane autour des dormeurs
en un silence de marbre

*
Nous sortirons des armoires
les manteaux de fourrure
les ceintures et les chaussures de cuir 
Cette nuit, nous revêtirons les animaux tués 
avant de nous presser vers la fête

*
Ta main ouverte était refermée sur son passé et ses mystères. Je l’ai mise dans la mienne et je l’ai remplie de cire. J’espérais en mon for intérieur qu’elle allait brûler et me communiquer l’effet de sa brûlure. Mais plus l’intensité de celle-ci augmentait, plus tes yeux brillaient.

Traduits de l’arabe par Abdellatif Laâbi 
 
 
D.R.
 
2020-04 / NUMÉRO 166