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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Poème d’ici

Les deux poèmes qui suivent font partie des cinquante poèmes qui composent le recueil Multiples Présences, paru le 3 mai 1968 à Beyrouth aux éditions Dar an-Nahar.

Par Samia Toutounji
2019 - 05
Toutes les femmes parlent par ma bouche
Et leur longue mouvance mène la mer 
Jusqu’en nos couches

Le blé sur la plaine se meut
Comme seule ma chevelure
Et aux beffrois de l’ouïe ce murmure
Parle d’un constant aveu
Et la mer la mer porteuse de ses charmes
Dit l’ave conquis aux longues jouissances
Et son sein à l’orgueil

Toutes les femmes parlent par ma bouche
Et glanent de l’homme l’œil
Aux plus vraisemblables gouffres

* * *

Toi colombe 
Qui seule reviendra 
Dis-leur bien qu’au plus haut de nos tombes
Demeure encore mon effroi
Que mes mains du silence ont trouvé le mage
Et qu’en mémoire de mon âge 
Le héron dans l’arc de sa haine
Tisse une horde de poèmes

Ne t’ai-je pas enseigné 
Les chemins impurs
Et celui qui éloigne
Ne t’ai-je pas à mon seuil
Dessiné le lotus de mes joies 
Et le mépris de mourir

J’ai crainte d’oubli

Mais dis-leur aussi qu’à l’instant où le ver est aux portes
De mon œil
Partira pour la mer la faune que j’ai chantée
Que mon regard est encore seul
Et seul de la mer aimé
 
 
D.R.
 
2020-04 / NUMÉRO 166