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Editorial
Catastrophes et censure


Par Alexandre Najjar
2010 - 02
La fin du monde est-elle vraiment pour 2012 ou les dieux sont-ils pressés d’en finir plus tôt ? Notre planète ne tourne pas rond, elle a l’air d’une horloge déréglée. Un séisme qui fauche 170 000 Haïtiens, l’avion de l’Ethiopian Airlines qui s’abîme en mer au large de Beyrouth… Dans les deux cas, l’impuissance des hommes et l’illustration de la fragilité de la vie, tributaire du hasard ou d’un caprice de la nature. Où est donc l’horloger ?
* * * *
La censure au Liban est-elle à deux vitesses ? Alors que les ciseaux de la Sûreté générale s’acharnent contre l’hebdomadaire Le Point qui consacre un dossier à l’affaire de la burqa et découpent soigneusement la page 30 du numéro daté du 21 janvier 2010, mesure absurde à l’époque des autoroutes de l’information, alors que, d’autre part, le dernier SAS, intitulé La Liste Hariri, n’est toujours pas disponible en librairie bien qu’il ne soit pas officiellement interdit, on voit pulluler dans nos kiosques des feuilles de chou locales, financées par l’étranger ou par des groupuscules extrémistes, qui véhiculent de fausses informations, alimentent les rumeurs, travestissent la réalité, exacerbent les antagonismes et multiplient les propos injurieux ou racistes. Dernier exemple en date, cet hebdomadaire arabophone qui, cette semaine, brosse un portrait critique de Bernard Kouchner en prenant soin de titrer, de manière tendancieuse, qu’il est « juif » pour insinuer qu’il sert la politique d’Israël au Moyen-Orient ! Ces propos honteux et antisémites, qui oublient que la communauté juive, même réduite, fait partie intégrante de la mosaïque religieuse au Liban, sont passés comme une lettre à la poste et, inexplicablement, n’ont pas ému Dame Anastasie qui possède pourtant la langue arabe. Pourquoi deux poids, deux mesures ? Et à quels critères obéit la Sûreté générale dans ce domaine ? Il est temps que le projet concocté par notre ministre de l’Information Tarek Mitri pour organiser la censure soit enfin adopté. La liberté d’expression l’exige. Et la crédibilité du Liban.

 
 
 
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