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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Editorial
Footaises


Par Alexandre Najjar
2009 - 12
Le monde du sport est édifiant. Il suffit pour s’en convaincre de revenir sur le match Algérie/Égypte et sur la main du footballeur français Thierry Henry contre l’Irlande, dans le cadre des barrages pour la Coupe du monde 2010. Le match épique opposant les Algériens aux Égyptiens, qui a occasionné des batailles rangées et exacerbé les passions, est la preuve vivante – et caricaturale – de la déliquescence de la nation arabe. S’il est compréhensible que le football représente un défoulement pour les populations arabes frustrées qui vivent dans la misère ou sous des régimes dictatoriaux, il est injustifiable, en revanche, que deux grands États arabes frôlent la crise diplomatique, voire la déclaration de guerre, à cause d’un simple match de football, et que les vieilles rancunes et querelles se réveillent à cette occasion, relayées par des médias irresponsables qui ont excellé dans l’art de désinformer et de jeter de l’huile sur le feu… Quant aux réactions outrées et houleuses suite à la main de Thierry Henry, elles ne sont que tempête dans un verre d’eau. Depuis la maternelle, on nous enseigne que les erreurs d’arbitrage font partie des aléas du jeu. Nul n’a jamais vu un footballeur toucher la balle de la main, puis se diriger vers l’arbitre impassible pour se dénoncer et lui présenter des excuses. Tant que les instances du football refuseront l’utilisation de la vidéo pour débusquer les fautes, simulations ou mains, il faudra accepter cette situation imparfaite, tout comme on tolère sans broncher la cruauté des tirs au but pour départager deux équipes.
Relativisons les choses. Il ne s’agit, après tout, que de vingt-deux zouaves qui gambadent sur la pelouse en petite tenue pour se disputer un ballon rond. Une boutade bien connue conseille qu’on donne un ballon à chaque joueur pour régler le problème. Au vu de l’attitude « abracadabrantesque » de nos frères d’Égypte et d’Algérie, cette solution nous éviterait, par la même occasion, une Troisième Guerre mondiale !

 
 
 
2020-04 / NUMÉRO 166