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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Editorial
Extra muros


Par Alexandre Najjar
2007 - 11
Alors que la vie culturelle au Liban subit le contrecoup de l’instabilité politique, alors que le Salon du livre francophone de Beyrouth est reporté au grand dam des libraires, auteurs et lecteurs qui considéraient cet événement comme un acte de résistance face à la morosité ambiante et aux obscurantistes, il est réconfortant de constater que les artistes libanais refusent, malgré tout, de baisser les bras. À défaut de se produire sur place, faute de « climat » approprié, ils exportent leurs créations, histoire de prouver au monde que le Liban ne saurait être réduit à « un échiquier entre un chef religieux et un chef militaire », selon l’expression de Gibran. Après le succès du film Caramel de Nadine Labaki, primé dans de nombreux festivals, après l’accueil chaleureux réservé en France à plusieurs pièces de théâtre libanaises, comme celles de Rabih Mroué et Issam Aboukhaled, douze écrivains libanais débarquent ce mois-ci dans l’Hexagone, dans le cadre des « Belles étrangères », pour rencontrer le public français et mieux faire connaître notre littérature arabophone et francophone… Cette manifestation très médiatisée constitue sans doute notre meilleure réponse à tous ceux qui s’accommodent mal d’un Liban cultivé et à celle qui, tout récemment, a cru bon de salir l’image de notre pays à travers un reportage télévisé tendancieux autour de « l’esclavage ». On croyait révolue l’époque des auteurs diplomates – Paul Claudel, Saint-John Perse, Paul Morand, Toufic Youssef Awad… Il n’en est rien : nos meilleurs ambassadeurs sont nos écrivains.

 
 
 
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