FEUILLETER UN AUTRE NUMÉRO
Mois
Année

2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
CHERCHER SUR LE SITE
 
ILS / ELLES
 
LIVRES
 
IMAGES
 
Au fil des jours...
 
Editorial
La leçon


Par Alexandre Najjar
2007 - 09
Alors que la censure continue de sévir dans le monde arabe et qu’on apprend l’interdiction en Arabie saoudite du quotidien al-Hayat, ainsi que la « mise en quarantaine » en Égypte du Spleen de Paris de Baudelaire, voici que le Liban donne, une fois de plus, la preuve éclatante de son attachement à la liberté d’expression. La Sûreté générale qui, après ses exploits dans l’affaire du Da Vinci code relatés dans notre premier numéro, avait jugé utile d’interdire la pièce de Rabih Mroueh et Fadi Toufic intitulée Nancy aurait souhaité que tout ce qui s’est passé fût un poisson d’avril sous prétexte que « la pièce appelle les choses par leur nom et évoque les événements de la guerre libanaise », est finalement revenue sur sa décision suite à l’intervention du ministre de la Culture, Tarek Mitri. Ce précédent historique mérite d’être salué, et prouve à la fois la frilosité de certains face au travail d’anamnèse, nécessaire pour mieux comprendre la guerre et surmonter nos clivages, et la nécessité d’abolir au plus vite la censure ou, à tout le moins, de réglementer son action de sorte que tout arrêté d’interdiction soit désormais contrôlé par une commission indépendante d’artistes et d’intellectuels avisés.

« Revenir sur une décision erronée est une vertu », dit un proverbe local. Il est bon de voir notre Sûreté générale désormais aussi vertueuse que les idées moralisatrices qu’elle prêchait.

 
 
 
2020-04 / NUMÉRO 166