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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Editorial



Par Alexandre Najjar
2006 - 10
Où sont les romans arabes de la rentrée?? Le paysage littéraire libanais ressemble ces jours-ci à un vaste désert. Considérant que les ouvrages qui se vendent le mieux sont les livres religieux, nos éditeurs ne prennent plus la peine d’encourager les nouvelles plumes et évitent de publier des œuvres romanesques. Affectés par la crise économique que la dernière guerre vient d’aggraver, ils préfèrent ne pas courir de risques et se contentent de lancer quelques parutions au moment du Salon du livre arabe, histoire de se donner bonne conscience. Quant aux auteurs, maillon faible de la chaîne du livre, ils sont mis en quarantaine ou, s’ils ont la chance d’être édités, se retrouvent exploités et mal rétribués. Les francophones, quand ils le peuvent, se tournent vers des éditeurs français. Que faut-il donc pour sauver le roman libanais?? Que soient levées les barrières qui empêchent les œuvres de nos romanciers d’être convenablement distribuées dans tout le monde arabe. Qu’une rentrée littéraire soit mise en place, à l’instar de ce qui se passe en France, pour créer une sorte d’émulation entre les éditeurs, et qu’un prix littéraire, décerné par le ministère de la Culture, par la Ville de Beyrouth ou par une institution privée, vienne récompenser la meilleure œuvre. Que le lecteur arabe sorte enfin de sa léthargie et se mette à lire des romans. Comment l’y inciter?? En invitant les jeunes, par l’intermédiaire de leurs enseignants, à aller à la découverte des nouveaux romanciers?; en diffusant, conformément à la loi sur l’audiovisuel, des émissions susceptibles de mieux faire connaître nos écrivains et d’encourager le public à les lire?; en multipliant, dans les bibliothèques publiques et les librairies, les initiatives visant à promouvoir les derniers romans parus... Notre avenir en dépend?: un pays sans écrivains est un pays sans culture. Et un pays sans culture est un pays mort.

 
 
 
2020-04 / NUMÉRO 166