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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Editorial
Le centenaire du Barreau


Par Alexandre Najjar
2019 - 05
L’Ordre des avocats de Beyrouth, fondé en 1919, vient de fêter son centenaire en grande pompe. Un événement d’autant plus important qu’il concerne une profession qui, au fil des années, a donné au pays des dizaines d’excellents juristes et législateurs, ainsi que plusieurs présidents de la République, présidents du conseil et chefs du Parlement, sans compter de nombreux ministres et députés. Hélas, « le beau métier d’avocat » (selon le titre d’un ouvrage de Jean Gallot) se heurte aujourd’hui à de graves difficultés : surnombre, crise économique, lenteur de la justice, sans compter le tsunami numérique qui risque d’en modifier prochainement les règles. Bien que décrié par certains auteurs (Shakespeare, Rabelais, Racine, Balzac ou Courteline !), il demeure l’un des plus nobles au monde car il consiste à endosser les problèmes des autres (en plus de ses propres tracas), à défendre le droit contre l’injustice et la loi de la jungle, et à sauvegarder les libertés publiques dans un environnement souvent hostile. Au fond, l’avocat est à son mandant ce que le médecin est à son patient : un diagnostiqueur, un conseiller, un guérisseur et, s’il réussit, un sauveur.

À l’heure où la lutte contre la corruption se généralise, aussi bien au Maghreb qu’en Amérique latine, il appartient au Barreau de monter au créneau pour réclamer lui aussi la restitution des biens mal acquis et des milliards pillés par la plupart de nos dirigeants – seule solution pour combler le déficit sans saigner à blanc une population déjà exsangue. Est-ce bien là le rôle des avocats ? Assurément. Car défendre les citoyens contre les rapaces qui les ont dépouillés, c’est défendre la dignité et la survie du Liban.


 
 
 
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