Regards croisés
2010 - 03
Quand les yeux se perdent dans le sommeil
Comme au fond d’un puits les visages
Il vient un songe avec ses paysages
Le nageur d’un seul amour, XVIII
Tirés de leur contexte, ces vers pourraient bien seoir à Georges croqué par Georges, deux itinéraires qui se sont croisés à Beyrouth à partir de 1934, réunis par l’amour partagé de Breton, de Max Jacob, d’Éluard, de la créativité et de la lumière. Cyr (1881-1963) quittait presque définitivement la Normandie pour Beyrouth où il pouvait, dans son atelier de Aïn el-Mreissé, «?tremper ses pinceaux dans la mer?». Schéhadé (1905-1989) partait pour la poésie de la France. Tous deux se retrouvaient, avec leur commun ami Gabriel Bounoure, dans une modernité défiant le temps.
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