Bande dessinée
Par Alexandre Medawar
2007 - 07
Il y a un an, jour pour jour, de nombreux Libanais se frottaient les mains. Ils pensaient à ce qui allait être la meilleure saison touristique depuis des décennies. Au même moment, d’autres Libanais ont trouvé plus sympathique d’emmener deux bidasses israéliens pour une petite visite guidée des abris souterrains construits par les ingénieurs du Hezbollah. Notez qu’à la mi-juillet, pour les deux bidasses, ça devait forcément être plus au frais que de patrouiller dans une jeep le long de la frontière en essayant de fumer des joints en cachette. Là-dessus, les copains des deux bidasses ont, vite fait bien fait, organisé une petite excursion pour ne pas être en reste. Et hop, ça sort la grosse artillerie et ça envoie la moitié des réservistes faire une promenade de 33 jours dans les collines de pommiers et les champs de tabacs libanais. Malheureusement, le Sud-Liban est sous équipé en infrastructure hôtelière. Ils ont essayé le logement chez l’habitant, mais les portes sont restées closes. Dommage, c’est si sympa de passer une soirée en terrasse chez les autochtones avec un verre d’arak et des pistaches à discuter de la recette du hommos. Bref, tout le monde s’est énervé et la randonnée a tourné au vinaigre. Ça nous a complètement plombé l’été. Mazen Kerbaj, qui n’a pas pu aller au parc Disney avec son fils, en a profité pour suivre ça au jour le jour à Beyrouth, depuis son balcon ou au bar du Torino. Il a posté ses dessins sur un blog et il est devenu une star mondiale comme Marjane Satrapi. Depuis, ils ont le même éditeur.
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