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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Le livre de chevet de...
Fouad el-Saad
2010-07-01
Mon livre de chevet ? Un seul ? Cela me mettrait dans l’embarras car je serai confronté au cruel problème du choix. En fait de livre de chevet, je préfère en retenir trois ! La Bible, les Fleurs du mal et les Rouba‘ïat.
La Bible est sans conteste le plus grand roman de tous les temps. C’est une saga qui s’étend de l’Antiquité jusqu’au début de notre ère. Fresque gigantesque, nulle œuvre n’a pu la surpasser. Elle témoigne d’une richesse d’imagination débordante. Son style fleuri et imagé est unique et permet lecture et relecture. À n’importe quelle page que l’on ouvre, on se voit plongé dans une atmosphère de spiritualité doublée d’un talent littéraire certain. La Bible ne quitte pas mon chevet pas plus qu’elle ne quitte les tables de nuit des chambres d’hôtel.
Quant à Baudelaire, il est, à mon sens, un des plus grands poètes, et ses Fleurs du mal une œuvre poétique incomparable. Je ne peux m’empêcher de la lire et de la relire. J’en avais retenu à un certain moment une bonne partie et me plaisais aussi à la faire retenir à ma fille Lamia. Je n’ai trouvé nulle part et chez aucun poète telle sensibilité ni telle facilité à la faire ressortir et à l’exprimer si bien.
Par ailleurs, j’ai toujours eu tendance à comparer les Rouba‘ïat de Omar el-Khayyam aux Fleurs du mal, la personne de Baudelaire à celle d’el-Khayyam et le spleen de l’un à la mélancolie de l’autre. Poète persan d’une sensualité débordante et d’un sentimentalisme exacerbé, Omar el-Khayyam ressemble étrangement à Baudelaire et ses quatrains tiennent dans la littérature orientale la place que les sonnets de Baudelaire tiennent dans la littérature française : une place de choix.
Cette trilogie a constitué pour moi une constante. Elle m’a accompagné depuis ma maturité et ne me quittera probablement jamais.
 
 
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