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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Au fil des jours...
 
Le livre de chevet de...
Ivan Caracalla
2015-02-05
Mon prof d’anglais disait : « On en apprend beaucoup sur une personne en découvrant ce qu’elle a sur sa table de chevet. » Mais ces jours d’école sont déjà bien loin, ces jours où l’on considérait nos aînés comme une source de savoir et de sagesse, contrairement à l’époque actuelle où nous avons remplacé nos aînés par Google et notre table de chevet par un trône pour notre smartphone bienaimé, syndrome indispensable du XXIe siècle.
Cela dit, et par un acte de résistance tenace, une radio occupe harmonieusement, avec quelques livres, la surface de ma table de chevet. Le pacte entre ces deux éléments est établi de sorte que la radio occupe une place permanente alors que les livres – généralement pas plus que trois ou quatre – sont souvent en rotation. 
Actuellement, Discours qui ont changé le monde (Speeches that changed the world) figure en tête de liste ; de Napoléon à Elizabeth I, de Lincoln à J.F Kennedy, de Martin Luther King à Mandela et de Ghandi à Jean Paul II, entre autres. Oh comme la force des mots bien choisis peut inspirer la masse et vivre à tout jamais !
Un peu plus bas, L’Histoire du Liban (A History of Lebanon) où l’on se demande, à sa lecture, où et quand a-t-on fait fausse route et dévié vers cette présente situation désespérée ; si le Liban, en tant que nation, existe véritablement ou s’il n’est, finalement, qu’un ensemble de principautés séparées.
Il y a enfin le troisième volume d’Alexander de Valerio Manfredi, Les fins de la terre (Ends of the earth). Ce livre-là m’a accompagné pendant trois ans déjà, rompant ainsi avec le pacte de rotation. À chaque fois que je le tiens entre les mains, je finis par l’abandonner. En lisant les deux premiers volumes, j’étais impressionné par la capacité de Manfredi à faire revivre le moment, et j’étais en admiration devant la grandeur du jeune Général. Toutefois, je n’arrive pas, jusqu’à ce jour, à entreprendre la lecture du 3e volume car l’enfant en moi ne veut pas lire la partie dans laquelle Alexandre (dont le propre livre de chevet, L’Iliade, demeura le même durant toute sa vie) meurt.
Je me réfugie dans les livres parce qu’ils me permettent de voyager avant même d’aller nulle part ; ils ouvrent la porte de notre imagination et nous aident à rêver et à espérer ; mais le plus important dans le fait de lire n’est pas d’atteindre l’illumination, mais plutôt de réaliser que nous ne connaissons que très peu… et qu’il nous faut encore aller plus loin.
 
 
© D.R.
 
2020-04 / NUMÉRO 166