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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Le livre de chevet de...
2009-01-03
Pour l’instant, je relis tout Julien Gracq dans La Pléiade, en deux volumes. Je ne me console pas de sa perte et n’arrive pas à rouvrir ses livres sans douleur. Gracq était un être terriblement attachant et j’ai eu la chance de le rencontrer à deux reprises. Sa poésie se mêle à sa gentillesse infinie, son attention aux êtres et aux paysages. Toute son œuvre me fascine. Il a un peu occulté ma passion pour André Breton, dont il parle si bien, considérant ses romans comme les seuls vrais romans surréalistes modernes. L’œuvre de Butor constitue aussi un ensemble de mes livres de chevet, les livres contenant tout le passé et annonçant tout le Livre Futur ; liant Rabelais, Montaigne, les symbolistes, Mallarmé, Valéry, Proust, la phénoménologie, Baudelaire, Jules Verne et bien d’autres dans un même souffle, les menant à un accomplissement qui restait jusque-là suspendu en attente. Si André  Breton reste pour moi très présent avec Nadja, Arcane 17, Les Vases communicants, L’Amour fou, j’aime beaucoup aussi de Benjamin Constant Cécile, Le Cahier rouge, également Dominique de Fromentin ; et évidemment les Mémoires de Chateaubriand. Gracq pensait qu’on devait « presque tout » à Chateaubriand. Proust a été longtemps mon favori, c’est Sartre qui m’en a ensuite soulagé ou allégé du moins. Nerval est irremplaçable. Si tous mes livres venaient une nuit à s’écrouler sur moi depuis leurs rayons, je n’en mourrais pas je crois, je continuerais à respirer de leur souffle enchanté, de leurs capiteux parfums, des volutes de l’écriture mêlées au rêve !
 
 
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