FEUILLETER UN AUTRE NUMÉRO
Mois
Année

2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
CHERCHER SUR LE SITE
 
ILS / ELLES
 
LIVRES
 
IMAGES
 
Au fil des jours...
 
Le clin d'Å“il de Nada Nassar-Chaoul
Poor little rich girls


2019 - 06
C ’est l’un de vos plaisirs (coupables). Non, non, pas seulement les tablettes de chocolat au lait ou les politiquement incorrectes « têtes de nègre » de votre enfance à la crème blanche gluante, mais encore la dégustation de ces friandises régressives les samedis, lovée dans votre canapé préféré, en lisant les magazines dédiés aux « Royals », « Point de vue », « Familles royales », « Noblesse et Royautés » font vos délices et vous êtes imbattable non seulement sur la « Maison de France », mais encore sur la principauté du Lichtenstein, le Grand-Duché de Luxembourg et les lignées des princes de Hanovre et de Saxe-Cobourg (quel chic quand même, ce titre !). En somme, vous pourriez briguer le titre – peu contesté il faut dire – de Stéphane Bern de Beyrouth !

Mais depuis quelque temps, vous ressentez comme un malaise. Les tenues époustouflantes de vos princesses préférées, les robes longues à traînes et volants, les capelines à voilette, le taffetas, la moire et le satin « duchesse » ont totalement disparu des garde-robes royales. C’est ainsi que vous apprenez, consternée, que pour sa visite officielle dans un pays du Commonwealth, votre princesse préférée arborait une robe H&M comme la vôtre, des souliers Zara et un sac Mango tout à fait ordinaires ! Pire encore, l’une des reines européennes jadis reconnue pour son élégance, aurait « recyclé » (encore un mot à la mode, obsession écologique oblige) un manteau Gap de 2010, s’enorgueillissant de l’arborer pour un événement officiel ! Même votre grand-tante Asma, la plus avare de toutes, aurait hésité à le faire ! Et vos magazines sont remplis de photos de princesses en jeans, anoraks à capuches et godillots en train de bêcher dans leur jardin et de faire leurs courses à la supérette du coin, un bébé dans les bras, traînant elles-mêmes leur caddy comme tout un chacun.

Vous soupçonnez (chut !), que ces pauvres filles sont terrorisées par les Gilets jaunes. D’ailleurs, même madame Macron, à chaque fois qu’elle arbore une pauvre petite tenue un tant soit peu élégante, doit préciser au bon peuple de France, par communiqué officiel s’il vous plaît, qu’elle lui a été « prêtée » par un grand couturier « français ».

C’est décidé. Vous allez militer pour la fin de la République.
 
 
D.R.
 
2020-04 / NUMÉRO 166