2009 - 06
Le titre de ce recueil de récits très brefs, Entrelacs,  suggère des fioritures qui donnent à penser qu’il s'agit là d’ornements certes beaux, mais peu empreints de nécessité, superficiels pour tout dire, ce qu’ils auraient pu être sans la qualité littéraire indéniable de l’écriture de Mona Moukarzel et sans la modulation sonore recherchée de ses phrases. Moukarzel raconte des histoires, légèrement, des choses vues et entendues, des choses de la vie et de l’enfance. Elle ouvre grand les yeux et croque les personnages qui l’entourent. Mais pour ce faire, elle trempe sa plume dans un encrier trouble, une sorte de bourbier où s’enlisent les revers humain. Elle l’affûte d’ailleurs pour décocher des flèches acerbes et lucides contre ces mêmes revers et les siens en particulier. Écriture à la fois mordante et musicale, coups de griffes et coups de cœur mêlés, sans oublier le roi humour qui manque rarement à l’appel. Armée d’une plume pétillante, la narratrice devient  « l'enfer des autres » sans jamais oublier de se moquer d’elle-même. La jeune carrière de Mona Moukarzel hésite entre la poésie et le récit autobiographique, mais elle a l'étoffe d’un écrivain qui surprendra.