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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Hommage



2006 - 07

Claude Esteban vient de disparaïtre. Né à Paris en 1935, poète, préfacier, essayiste et traducteur de l’espagnol (Borges, Quevedo, Gongora, Machado, Lorca, Octavio Paz), il publie son premier livre Croyant nommer en 1971 puis d’une quarantaine d’ouvrages où alternent la poésie, les essais, la prose, la critique d’art et les traductions.

Esteban a manifesté un intérêt constant pour la peinture qu’il a définie dans l’Ordre donné à la nuit (2005)?: «?Tout langage de poésie, et la peinture en est une des plus pures manifestations, unit de manière insécable le signifiant et signifié, la lettre et l’esprit qui l’anime et s’agissant d’une image peinte, le paraître et ce qu’il donne à voir, ce qu’il propose et ce qu’il suggère, tout se lie et lit et se revèle conjointement.»

Il a dirigé la revue Argile (1974 – 1981) et la collection Poésie aux éditions Flammarion (1984 – 1993). Il a également présidé la Maison des écrivains de 1998 à 2004.

Lauréat de la Bourse Goncourt de Poésie 2001 pour Morceaux de ciel, presque rien (Gallimard), il a également obtenu le Prix de l’Académie Mallarmé 1984, le Prix France Culture 1991 et le Grand Prix de poésie de la Société des gens de lettres (SGDL) 1997.

Bibliographie succincte
Poésie
Trajet d’une blessure, Ed. Farrago, 2006
Le jour à peine écrit (1967-1992), Gallimard, 2006
Morceau de ciel presque rien, Gallimard, 2001
Sur la dernière lande, Fourbis, 1996
Quelqu’un commence à parler dans une chambre, Flammarion, 1995
Sept jours d’hier, Fourbis, 1993
L’insomnie, journal, Fourbis, 1991
Élégie de la mort violente, Flammarion, 1989
Le Nom et la Demeure, Flammarion, 1985
Conjonctures du corps et du jardin, Flammarion 1983
Terres, travaux de cœur, Flammarion, 1979
Essais
D’une couleur qui fut donnée à la mer, Fourbis, 1998
Le Travail du visible, Fourbis, 1992
Soleil dans une pièce vide, Flammarion, 1991
Le Partage des mots, Gallimard, 1990
Critique de la raison poétique, Flammarion, 1987
Traces, figures, traversées, Galilée, 1985
Un lieu hors de tout lieu, Galillée, 1979
L’immédiat et l’inaccessible, Galilée, 1978

 

L’hommage de Jean-Michel Maulpoix

«?Courtois?», tel est curieusement le premier qualificatif, un peu désuet, qui me vient à l’esprit lorsque je songe à Claude Esteban. En des temps lointains, on disait cela du poète... Mais c’est ici d’une forme de vigilance intellectuelle qu’il s’agit, d’une mesure et d’une pudeur toujours maintenues, jusque dans l’amitié.

Qu’il commente l’œuvre de Paz ou de Bonnefoy, de Tal Coat ou de Chillida, qu’il traduise Guillén et Quevedo, ou qu’il écrive des poèmes, Claude Esteban ajuste rigoureusement sa voix à la séparation, au vide, à la distance, qu’il a préalablement reconnus comme irréparables. «?Tout est trop loin de soi», écrit-il. Je garderai pourtant longtemps au creux de mon oreille sa voix d’ami, si enjouée parfois.

 
 
© Hannah / Opale
 
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