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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Le livre de chevet de...
Rony Araygi
2016-12-01
Le temps que l’on consacre à la lecture est un temps impondérable qui se rajoute au temps réel mesurable avec une horloge. Il vient d’une réserve mystérieuse où cohabitent les souvenirs que l’on élit, les instants de grâce que l’on invoque, les lectures qui nous façonnent.

Il est d’usage d’offrir au ministre de la Culture des livres. Pendant ces deux années, j’en ai beaucoup reçu. Et je m’étonne d’en avoir tant lu malgré mon emploi du temps surchargé.

Il est vrai que j’ai toujours été attiré par la littérature. Dans ma famille où les deux cultures, arabe et française étaient transmises dans un bel équilibre, j’ai naturellement alterné mes lectures dans ces deux langues, réservant néanmoins la poésie à l’arabe, la langue maternelle, celle du cœur. Je sais aussi que j’ai consacré beaucoup de lectures à la connaissance du personnage historique du Christ. J’ai investigué plus d’une douzaine d’ouvrages à la recherche des contours de cette personnalité «?incommensurablement belle?», comme la qualifiait Dostoïevski. J’y cherchais des explications à ma portée, à la périphérie de la théologie, pour mettre ma foi à l’épreuve de l’Histoire et de la rationalité. Et ma foi a résisté?! J’ai compris que la spiritualité ne s’opposait pas à la rationalité, mais qu’elle la nourrissait et la rendait vivable?! Alors qu’auparavant je m’intéressais surtout aux livres traitant d’Histoire et de politique, je me penche plutôt aujourd’hui sur l’œuvre des romanciers libanais francophones comme Amin Maalouf, Charif Majdalani ou Alexandre Najjar, et arabophones comme Jabbour et Antoine Douaihy. Mon expérience au ministère de la Culture, portefeuille souvent dénigré par les politiciens, m’a révélé qu’en réalité, ce ministère était régalien par excellence, parce que c’est dans la culture que réside en vérité le génie de notre peuple.
 
 
© D.R.
 
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