Guy Savoy
2017-01-05
J’avais toujours écouté avec plaisir mais, distraitement je le confesse, les chansons de Georges Brassens ; Et puis la vie m’a mené à Sète et là, tout a changé.
Il faut savoir, en effet, qu’à Sète, ne pas connaître les textes de Georges Brassens est une faute grave… Alors, j’ai écouté avec plus d’attention ses mots et ses rimes et j’ai découvert son monde de poésie.
C’est un monde de mots si simples pour des textes si riches, un monde mêlant humour et tendresse, fraîcheur et philosophie, rébellion et rigueur. C’est un monde de poésie totale, celle qui cultive le beau et le vrai, qui sait nous amuser avec des rimes aussi inattendues que «?imbécile et codicille?» ou bien «?pardonné et trous de nez?» (!) et qui, successivement, nous fait sourire et nous donne la larme à l’œil comme dans cette merveilleuse chanson (que j’ai d’ailleurs apprise par cœur, dans un élan d’enthousiasme?!)?: Supplique pour être enterré à la plage de Sète.
Je crois que Georges Brassens a fait aimer la poésie aux adeptes de la chanson et la chanson aux adeptes de la poésie?; une belle réussite.
Les recueils de chansons consacrés à Georges Brassens sont nombreux. J’ai choisi?: Georges Brassens, Chansons aux éditions Seghers (2002), car en introduction figure un témoignage d’Alphonse Bonnafé, qui était son professeur de français au lycée Paul Valéry de Sète, et qui l’a accompagné dans ses premiers essais poétiques.