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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Editorial



Par Alexandre Najjar
2015 - 07
Nous vivons une ère de déconfiture et de démission. L’ONU n’a jamais mieux mérité son surnom de « machin » et brille par son absence sur tous les fronts, se contentant de proposer des dictames aux victimes au lieu de neutraliser les assassins. La guerre de Syrie a sonné le glas de cette organisation sur laquelle le monde libre fondait beaucoup d’espoirs. Les États-Unis jouent toujours aux apprentis sorciers et accumulent les erreurs, comme s’ils n’avaient rien appris des fiascos passés en Afghanistan et en Irak. Leur mauvaise stratégie, la duplicité de leurs alliés, leur frilosité, peut-être dictée par cette volonté de désengagement évoquée par Vali Nasr dans son essai The dispensable nation : American foreign policy in retreat (Anchor, 2013), ont conduit à la somalisation pure et simple de la Syrie et encouragé cette monstruosité baptisée « Daech » à prospérer et à narguer le monde par ses exécutions barbares et ses lâches attentats. L’Europe, de son côté, est dépassée par les événements, confrontée à la crise des migrants et à l’insolvabilité de la Grèce. Menacée d’implosion, elle tourne en rond, incapable de trouver des solutions pratiques à des problèmes pourtant prévisibles. Et le Liban ? Au pays du Cèdre, c’est la totale : ni président de la République, ni gouvernement, ni Parlement. Qui dit mieux ? C’est la troïka du vide, la cohabitation dans le néant. Tout va à vau-l’eau en attendant un improbable dégel dans la région – cette triple vacance étant évidemment profitable à certains partis, génétiquement réfractaires à la notion même d’État... Quand il n’y a plus de pilote à bord d'un avion, les passagers n’ont d’autre choix que d'en prendre les commandes. Mais pour éviter le crash annoncé, encore faut-il qu’ils soient éveillés !
 
 
 
2020-04 / NUMÉRO 166